Avec les élections européennes, on a l’habitude des surprises. Le cru 2009 n’a pas failli à la règle. Ce n’est pas une mais plusieurs surprises de taille qui ont marqué ce vote destiné à élire 72 eurodéputés. D’abord, l’UMP, certes attendue en tête, s’impose comme le vainqueur absolu. Le parti de Nicolas Sarkozy devance de près de 12 points son rival socialiste.
C’est la première fois depuis 1979 en dehors des périodes de cohabitation que le parti au pouvoir gagne ce scrutin européen. Et la surprise est renforcée par la crise économique qui aurait dû profiter à l’opposition, voire aux extrémismes. Deuxième surprise : l’effondrement, au-delà des pronostics les plus pessimistes, du PS de Martine Aubry : elle qui entamait la reconstruction après le calamiteux congrès de Reims risque d’avoir maintenant à rendre des comptes. Symbole de cette Berezina, la chute en Ile-de-France de l’emblématique porte-parole Benoît Hamon.
Troisième surprise, l’incroyable percée de l’ex-leader soixante-huitard Daniel Cohn-Bendit, qui inflige au centriste François Bayrou une cuisante défaite. Pour le patron du MoDem, qui se voyait déjà au second tour de la présidentielle de 2012, tout est à refaire.
Seul le taux d’abstention a malheureusement confirmé les prévisions : avec 59,5 %, un nouveau record est battu. Enfin, les ultimes surprises sont venues d’une campagne où les enjeux européens ont été éclipsés par des polémiques de dernière minute. Le clash Bayrou/Cohn-Bendit, la visite de Barack Obama avec ses images si valorisantes pour son hôte Sarkozy, et même... la diffusion vendredi soir sur France 2 du film « Home » de Yann Arthus-Bertrand, regardé par 8 millions de téléspectateurs. Selon certains, il aurait poussé à voter écolo !
La date de la programmation de Home avait été fixée il y a de cela deux ans. Mais on pourra toujours dire qu'on aurait pu la changer.
Les journaux de TF1 de 13h et 20h ne favorisent ils pas le gouvernement de Nicolas Sarkozy ?
Rédigé par : salgad | mercredi 10 juin 2009 à 18:15